Dessiner sur un grand papier plié comme on ferait du crochet, carré par carré.
Un cadavre exquis où les graphismes naissent au hasard des traits oubliés sur les bords des plis.
Ouverte, la feuille est traversée de cicatrices orthogonales. Les carrés se reconnaissent, se relient et se confondent.
L'oeil repère un détail, comme on cherche à isoler un point précis de son itinéraire pour se perdre à nouveau parmi les lignes tracées et les traces des plis.
 |
| Laura NILLNI dessin plié détail de travail en cours août 2015 |
Enfant, je dessinais sur du papier d'emballage marron appelé papel madera.
On récupérait et pliait proprement ces papiers que l'on mettait de côté pour moi, réservés pour mes dessins.
Assise à la table de la cuisine, je saturais de stylo Bic la surface de ces papiers pliés.
Les carnets de feuilles blanches et les petites boîtes de feutres multicolores viendraient plus tard.
Mes premiers dessins étaient des monochromes sur fond de papier marron.
 |
| Laura NILLNI dessin plié détail de travail en cours août 2015 |
